mercredi 31 octobre 2007

Vive les urgences! Mais où est Carter?

Hier, tout content de finir la journée, de rentrer préparer l'apéritif pour le retour en France (définitif) d'une copine, on sort du bureau avec Guillaume et ... PAFFFF... une copine-collègue de la SEEN est impliquée dans un accident voiture (elle) - moto (un nigérien). Pour vous mettre en situation, on doit, pour sortir du parking du bureau, couper un terre-plain central. Pour cela il faut traverser une voie, stopper entre les deux sens de circulation et trouver un petit trou pour se lance. Elle avait l'arrière de sa voiture sur la voie à croiser et une moto lui est rentré au niveau de la portière arrière conducteur. Avec guillaume on n'a vu que le résultat : le gars au sol, sonné (et sans casque), la roue avant de la moto carrée (je comprend mieux ton histoire de fossé à vélo dans les ronces, papidou), des affaires partout.
Et ensuite un enchainement de choses ubuesques pendant 30mn : tu fermes la voiture impliqué (sur la voie, bloquant la moitié de la circulation) et tu pars avec l'accidenté pour l'hopital aux urgences. Urgences non indiquées... quand tu les trouves enfin, personne du personnel médical. Il a fallut 3 longues vraies minutes pour trouver un secouriste, qui totu aussi perdu que nous cherche le staff médical. Et là un homme dans un coin de nous dire qu'ils sont à la mosquée prier... no comment, c'étais pas l'heure d'avoir un accident! Arrive enfin un moyen de faire sortir l'accidenté de la voiture : une chaise roulante. Seul truc, il se plaint des jambes, donc génial la chaise. Il monte dessus, on oublie de ne pas lui laisser trainer les pieds (cassés) par terre. Il doit se le mettre lui meme sur les cales-pied. Commencent les examens (la prière est terminée, tu peux etre malade!). Il faut payer d'avance la radio voir ce qui se passe. Un fois la radio payé le must de la soirée arrive (quoique le coup de la prière etait pas mal) : on le voit sortir et marcher jusqu'a la radio!!! PAs de chaise, personne pour le soutenir,... hallucinant... Finalement, une jambe cassée. Pas de souci, en une semaine c'est résorbé! Enfin... faut le voir pour le croire... Fou.

lundi 29 octobre 2007

Week-end en brousse

Petit week-end en brousse…
Départ samedi midi du relais Kanazy. Arhouna et Seygou nous ont amené du coté de l’île de Boubon pour bivouaquer. Nous étions 8 : Ingrid et Youssouf, Jean Hugues et Sarah, deux « étrangers » (formule d’ici poru désigner des visiteurs) Cédric et Dominique et enfin Claire et moi.
Le coin est en brousse, près du fleuve. On se rend vite compte qu’un village se trouve à moins de 500 m de notre petit camp. Des femmes et des enfants nous rendent visite, s’installe et nous regardent nous installer. Commentaires flatteurs à Ingrid qui réussi à cuisiner (pas mal pour une blanche ! Mais bon, elle réussi parce qu’elle utilise le fameux cube Maggi quand même !), questionnements autour des origines de Youssouf (est-il « d’ici » ou est-il français ? Non il est avec des blancs et habillé comme eux, c’est un blanc. Mais il a pas une tête de blanc donc c un touareg. Mais il sait quand même cuisiner… mais est-ce un blanc ?...),…
Et effectivement ils savent cuisiner. Ils nous ont préparé un repas touareg : la tagella. C’est deux éléments : un pain et une sauce. Le pain est fait à base de farine de seigle (d’autres farines possibles) et d’eau. On fait une pâte bien compacte, recouverte de farine. Pendant ce temps un grand feu est fait à même le sable (pour nous à même l’argile). Une fois la terre chaude et la pâte prête, on disperse les braises, on enfouis la pâte à même la terre et on la recouvre de sable chaud. Le pain cuit donc à même le sable chaud, une croûte épaisse se forme mais reste propre (merci la pellicule de farine). 30mn d’un coté, autant de l’autre. Et hop un petit coup d’époussetage et s’est prêt. A coté, préparation de la sauce, qui est un sorte de ragoût de viande et légumes (tomates, aubergines, oignons,…).
Une fois que tout est prêt, et un peu refroidi en ce qui concerne la tagella, on découpe le pain en petits morceaux (plus petit que pour la fondu, pour les connaisseurs !) et on mélange pain et ragout. C’est prêt !
Je passe sur le montage des moustiquaires. Juste un conseil, pour une moustiquaire ronde, soit il faut que quelqu’un s’y connaisse pour de vrai, soit en prendre une carré ! 1 heure de bonne blague à tenter de rendre carré une ronde, puis 2 rondes, mais là le fil est pas bien, mais là tu as un gros trou, et là … tu désespère d’y arriver ! 
Le lendemain, petit lait frais du matin, apporté par les villageois ainsi que la boule, qui est du lait caillé (ou pas d’ailleurs) mélangé à de la farine de mil. Particulier… Traditionnel ici, incontournable dans d’autres villes du Niger (Maradi par exemple) où être reçu chez quelqu’un sans la boule frôle l’offense…
Petite halte à Boubon pour se baigner et 12h pile au Kanazy pour un repas commandé pour 12h la veille… Si c’est pas génial !

Ce soir petit concert privé de Koudédé (http://www.koudede.com), un copain d’Ingrid et Youssouf. C’est un des musiciens les plus connus au Niger. Alors petite promo pour son passage à Paris dans quelques semaines pour 3 dates. J’en saurais plus demain, tant pour les dates que pour la musique. Mais pour avoir déjà discuté un peu avec lui, c’est quelqu’un de vraiment agréable, et intéressant dans tout ce qu’il dit.

vendredi 7 septembre 2007

Dernière news du Niger

Les dernières semaines ont été plutôt calmes. Le boulot à commencé à prendre un rythme plus soutenu, avec des journées entières sur Excel à faire de la maintenance, de la mise à jour ou de la conception de tableaux. Si l'objectif premier est de sortir des tableaux de suivi budgétaire, un autre but est poursuivi : remotiver les 2 personnes qui s'enlisent depuis 6 mois dans leur démotivation… Me voilà « manager »… La bonne blague !

Le week-end dernier, grande nouveauté : petit footing près de la maison. Juste à la porte de la maison commence la Corniche Gamkalé, qui est une route longeant le fleuve. Je tiens juste à rappeler que la maison est en ville, près du seul pont de Niamey. Et, surprise, dès le début de la Corniche, on se croirait en pleine campagne, avec des champs et des plantations sur plusieurs kilomètres. Seuls petits éléments venant s'incruster au milieu des champs, quelques petites maisons en banco, trois bars-restaurants, ou encore le centre du cuir. Je cours, je cours et arrivé vers le milieu de la Corniche (bon ça je l'ai découvert après…) le long de la route du linge étendu. Vous me direz, normal. Sauf qu'en guise de fil à linge, les gens utilisaient… du fil barbelé… J'ose à peine imaginer les nombreuses aérations intégrées après plusieurs lavages… et séchage ! Reportage photo à venir.


Avec la rentrée, reprise des activités sportives. Le programme est varié :



  • Le Hash, qui est au choix une marche ou une course et se déroule tous les samedis. Les circuits changent chaque semaine, et un blog et une mailing list permet de se tenir informé du lieu. Environ une quarantaine de personnes participent chaque week-end.

  • La course à pied donc, classique, universel.

  • Le rugby. Il existe plusieurs équipes sur Niamey. Le week-end dernier je suis allé voir l'entrainement de l'équipe du stade national, accompagné par Issouf. Et quelle n'est pas ma surprise de voir que des internationaux nigériens font parti de cette équipe !! Je vais donc jouer à partir de la semaine prochaine avec des internationaux de rugby !

  • Le handball, où la encore des nombreux clubs existent.

En fait, la plupart des sports sont pratiqués ici. Les sports les plus emblématiques du pays sont tout de meme la lutte traditionnelle (le Niger est le n°2 d'Afrique de l'Ouest de la discipline, après le Sénégal), et bien sur le foot ! D'ailleurs, après le boubou ce doit être le maillot de football qui est le principal vêtement ici! Partout des Zidane, Eto'o, Ronaldhino, Henry,…




Mardi la semaine dernière, Marcel a été papa pour la… 15ième fois !!! Un petit Ismaël, baptisé mardi dernier aux aurores. Nous arrivons avec Guillaume vers 7h20, et retrouvons Marcel en tenue de cérémonie en compagnie de ses amis et voisins. L'organisation des groupes de personnes est simple : les femmes autour de la maison, assises sur des nattes. Elles attendent la fin de la Fatiha. Devant la maison, les hommes. Ils sont installés en cercle autour des marabouts. Un homme passe distribuer les traditionnelles dattes et noix de cola. Les marabouts prononcent les prières traditionnelles. A 7h30 la cérémonie est terminée. Tout le monde se lève et, qui part travailler, qui rester participer aux préparatifs du repas. Temps mort. J'ai oublié de parlé du baptisé ? En fait non, puisqu'il ne sort pas de la maison où il est avec sa mère. Or Guillaume et moi, qu'est ce qu'en bons occidentaux nous attendons ? De voir le petit Ismaël participer à quelque chose, un sacrement,… Or quand nous voyons tout le monde se lever, on met quelques minutes pour réaliser qu'il ne sortira pas, que les marabouts ont officiés. Deuxième particularité, le bébé n'a de prénom qu'après son baptême. Jusque là, il n'est que le bébé.



dimanche 5 août 2007

Week-end à Ouaga


Comme vendredi était férié (fête de l'indépendance du Niger) Erwan, Claire, Pauline et moi avons fait une petit tour du coté de Ouagadougou. Départ vendredi matin vers 6h30, pour se rendre compte à mi-chemin de la frontière que j'ai oublié mon carnet de vaccination (vaccination obligatoire au Niger et au Burkina). Premier plan loose du week-end, sauvé par Bernard (qui bosse à la SEEN) et sa femme qui nous suivaient à 1 heure. Arrivé vers 14h à Ouaga, première recherche : un hôtel. L'office du tourisme nous oriente vers 2 hôtels du centre, mais se trompe sur le budget. Au lieu de nous orienter vers des chambres à 20 000, c'est vers de chambres à 36 000 qu'on nous envoie. Arrivé à la réception du premier hôtel, devant le tarif indiqué nous demandons au réceptionniste si il ne connaît pas un hôtel dans nos gammes… Résultat : va pour les chambres à presque moitié prix ! Premier plan sympa du week-end.


Si on se rapporte à la France, Niamey et le Niger c'est les années 30, et Ouaga et le Burkina c'est les années 60. L'écart entre Ouaga l'affairée et Niamey la paisible est flagrant. Quand circuler à Niamey est de l'ordre de la ballade sans trop de code de la route, se balader à Ouaga est limite angoissant : partout des vélos et des motos. A chaque feu qui passe au vert, une nuée de deux-roues s'envolent dans un nuage de fumée asphyxiant. Un autre choc est celui de voir autant de constructions en dur, des magasins partout. Et des pubs sur d'autres marques que Celtel (l'opérateur mobile de l'ouest africain) et Maggi (oui oui, Maggi les bouillons) qui sont les sponsors exclusif des panneaux publicitaires de Niamey ! On se sent faire un vrai bon dans le temps, à seulement 500 km de Niamey.


Deuxième plan sympa du week-end : samedi matin, visite de la mare au Caïmans sacrées de Bazoulé, à 20 km au sud-ouest de Ouaga. Franchement, c'est impressionnant. Et à la limite encore plus a posteriori en regardant les photos ! La mare est naturelle, et près de 100-120 crocos y vivent. D'après le guide, ils sont paisibles et n'attaquent pas les habitants du coin. Pour preuve, les garçons qui se baignent sur les bords de la mare, ou cette agricultrice qui cultive son champ avec un croco à seulement quelques mètres d'elle… Vraiment une super sortie.


Après, retour sur Ouaga où Claire et moi avons eu la « bonne » idée de vouloir faire les rues commerçantes du centre ville. A peine sortie de la voiture, je crois que les portes étaient pas encore fermées, qu'une nuée de commerçants nous sautent dessus. Déjà, premier choc par rapport à Niamey, où on se sent pas assailli par autant de monde. Deuxième choc quand on voit que malgré tous nos refus d'entamer des négociations ou même de répondre (parce qu'à force c'est saoulant) ils restent et continuent. A Niamey, un ou deux refus franc suffisent, il n'y a pas besoin de se fâcher pour avoir un peu d'air. Après près de 20 mn de ce cirque on arrive enfin à être un peu au calme. Là on croise Sylvain, un Burkinabé qui fait parti d'une assoc qui veut remettre créer des liens interculturel au travers la musique et les objets africains traditionnels : Nayac (ca va leur faire plaisir qu'on parle un peu d'eux). Il nous invite à passer dans leur atelier, où ils font eux même leur instruments de musique, leur batiques,… On se décide pas à y aller de suite, et on se propose d'y passer plus tard. Un peu plus tard dans l'après midi, on recroise Sylvain par hasard et on part tous les 4 et lui vers les ateliers de Nayac. Et là, on se retrouve dans le sud de Ouaga, dans une petite rue paumé en latérite dans une petite cours défraichie et relativement misérable. En fait, Nayac se trouve occuper une petite pièce dans cette cours et les membres jouent toute la journée sous un auvent devant leur pièce. A notre arrivé, 4-5 personnes sont là à jouer ou écouter, dont un blanc plus roots que roots : dread de plusieurs kilos, pieds nus, habilés avec des sacs en toile (ou pas loin), avec un petit sac en peau de chèvre où se trouve son carnet de route. Sur les routes depuis 2 ans et demi, il voyage. On passe 2 petites heures bien sympa à les écouter et à apprendre à jouer quelques petites choses au djumbé. Troisième plan sympa du week-end.


Dimanche, pluies dès le matin. Du coup, notre envie de participer aux célébrations de la fête de l'indépendance tombent à l'eau et on repart de facon anticipée à Niamey. Et, à la frontière burkina-niger, deuxième plan loose : on crève en roulant sur l'embout d'une chambre à air (type presta pour les connaisseurs). On met la roue de secours et on repart. Et, quelques kilomètres plus loins, troisième plan loose : la roue de secours éclate. Le pneu de la roue de secours avait été cousu avec du fil en coton (une fois n'est pas coutume, je vous conseille un petit tour par les photos pour le voir)! Après 10km, le fil lache et le pneu eclate… Deuxième réparation. Arrivé sur Niamey à la nuit, après une bonne journée de transport et deux creuvaison ! En somme trois plan loose et trois plans bien sympa, une vrai bouffé d'air frais !

lundi 30 juillet 2007

Marcel, Tahoua et petites info sur l’eau

Petit post avec trois choses :

  • Marcel (dont vous trouverez des photos de lui et sa famille chez lui après notre visite chez lui samedi dernier ici). Marcel travaille donc à la maison et habite à près de 20mn de la maison à vélo. Il habite une petite maison, qui accueille tout de même 12 personnes (Marcel, ses 2 femmes, et leurs 9 enfants présents sur les 12 de la « petite » famille) dans 40-50m². Leur conditions de vie sont assez dures et le confort très limité. Bien sur, pas d'eau courante ni d'électricité. Cuisine au charbon, sanitaires à l'extérieur (on ne parle même pas de cabanes de fond de jardin, qui serait d'un luxe incroyable). Le fossé est incroyable entre sa vie et son lieu de travaille, notre maison. Visite honorante (un employeur précédant l'avait renvoyé après avoir vu sa nombreuse famille, pour qu'il s'occupe d'eux) mais troublante. Il y aurait tellement de choses à dire, en particulier sur certains drames de sa vie qu'il a pu nous confier. Lorsque l'on parle de pbm d'accès au soin, Marcel et trois de ses enfants en sont le dramatique exemple. Deux enfants de Marcel sont morts des suites d'un non accès aux soins, faute de moyen. Leur traitement respectif ne dépassaient pas 20 000 CFA, c'est-à-dire 30€. Sa fille (que l'on voit en photo dans sa robe rose) a perdu son œil droit, des suites d'une maladie. Le traitement aurait couté 10 000 CFA, 15€. Chacun se fera son opinion.
  • Tahoua. J'ai passé la semaine en mission avec un collègue nigérien et un chauffeur dans une exploitation du centre du pays. La mission avait pour objectif de visiter des centres (un centre par ville ou village, approximativement). Le centre du pays est magnifique, avec de grandes étendues vierges de toute habitation ou culture où se mêlent le rouge de la terre, le jaune du sable et le vert de la végétation qui reprend des couleurs en ce début de saison de pluies. La route que j'ai emprunté mercredi, qui rejoint plusieurs exploitations était assez extraordinaire. Tout d'abord, il faut s'imaginer que l'unique route qui relie ces villes et villages (dont une préfecture tout de même) n'est pas bitumée, et que les communications peuvent être coupées en cas de pluies. On a pu en faire les frais, embourbé pendant 45mn malgré notre 4x4. Imaginez un peu Toulouse et Bordeaux reliés par un chemin de randonnée… La route était sur la crête d'une sorte de chaine de colline, avec de part et d'autres les grandes plaines colorées. Les champs sont eux travaillés à la main, avec pioches et houx. De la semaine que j'ai passé, et des près de 1500 km parcourus, je n'ai vu que 4 tracteurs dont 3 dans la zone de Niamey.
  • L'eau. Petit topo rapide sur le pbm principal de l'eau. J'avais parlé de notre piscine en expliquant que ce n'est pas si choquant dans le fond. Sur Niamey le principal problème ne réside pas tant dans la production d'eau que dans son accès. La production d'eau est suffisante en toute saison, l'eau étant produites à partir du fleuve Niger. La difficulté est de faire parvenir l'eau dans les maisons ou dans les quartiers. Il y a un système, en développement, de clients particuliers (avec point d'eau dans la maison, dont l'abonnement et le prix du m3 varie suivant le débit au compteur et de la quantité d'eau consommée par mois), d'administrations, entreprises,… et aussi de bornes fontaines, qui sont des points d'accès touchant chacune près de 250 personnes (qui paie au fontainier chaque litre d'eau). Un autre problème clef est le manque de canalisations. Pour développer les points d'accès à l'eau il faut pouvoir les relier à des canalisations, ou effectuer des extensions (très cher pour les locaux). Du coup le développement dans certaines villes ou villages est compliqué. Un autre problème, complémentaire à l'accès, est celui de la sécurité de l'approvisionnement, avec dans certaines zones des coupures d'électricité qui coupent les pompes. Si ces coupures durent, l'eau peut venir à manquer.




  • Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

    mercredi 18 juillet 2007

    Les z’hippos

    Petite ballade dimanche, au Relais Kanazi. A 15km de Niamey, c'est un restaurant plutôt cosy et cossu. Pour y accéder, passage devant le golf de Niamey ! Hé oui, il y a aussi un golf à Niamey. J'avoue un peu d'étonnement en le voyant : c'est de la latérite, avec des trous et des drapeaux. Chaque golfeur se promène avec ton petit carré de pelouse verte pour driver avec classe.

    On arrive donc au relais, et là ballade sur le Niger en pirogue pour voir les hippopotames. Après presque 1 heure de ballade, on tombe dessus : deux hippos, la mère et le bébé. On les voyait de loin, parce que c'est à peine dangereux de s'approcher. A chaque fois qu'ils émergeaient de l'eau, un groupe de plus de 50 enfants massés sur la berge d'en face criait. Je peux pas dire que ca a été un moment formidable, parce que les hippos étaient quand même assez loin ; mais c'était quand même assez drôle de se dire que des hippopotames se trouvaient à moins de 500 mètres (et pas dans un zoo).


    Après la petite ballade repas au Relais où on apprend les choses à pas faire en voiture au Niger. Le top 2 :



    1. Ne surtout pas mettre sa ceinture. Mettre sa ceinture veut dire qu'on pas confiance en sa conduite, et donc qu'on est un danger. Amende.

    2. Ne surtout pas faire le tour 2 fois d'un rond point. Motif de l'amende : usure de bitume.

    Et encore pleins d'autres surprises attendent, comme par exemple le fait de pas se faire mettre une amende (méritée) parce qu'on veut aller la payer au poste…




    Le soir, repas dans un maquis. C'est les restaurants d'ici. Entre la commande et l'arrivée des plats (des brochettes-frites) : plus de 2 heures ! Peut être que le petit somme d'une heure du serveur n'a rien arrangé à l'affaire…

    mardi 17 juillet 2007

    Election chef de canton de Liboré

    Samedi, Guillaume, Claire et moi sommes allés à une dizaine de kilomètre de Niamey, dans le village Lobéri (dans la préfecture de Kollo). Se tenait ce jour là l'élection du chef de canton, grande cérémonie officielle attribuant le poste à vie à un prétendant (au nombre de neuf ce jour là). L'ancien chef de canton étant décédé deux mois auparavant, chacun de prétendant a ainsi pu mener sa campagne et préparer les votes. Les seuls votants sont les chefs de village (quatorze pour le canton, dont 13 Haoussa et 1 Peul), largement courtisés pendant la campagne et à qui de nombreux cadeaux sont offerts et envers qui de nombreux engagements sont pris. Le rendez-vous étais fixé pour 10h.

    Départ de Niamey vers 9h avec la famille d'Adam, qui nous a informé de l'élection et dont un de ses (nombreux) oncle est un des prétendants (Adam est issu « d'une grande famille » et doit avoir plus de 20 oncles et apparentés – grands cousins,…). En route petite halte dans une boucherie, en bord de route et alimenté en direct par l'abattage à la demande de bêtes (mouton en majorité) à 50m de là (4 bêtes dépecées ont été livrées dans les 10mn où nous nous sommes arrêté). Je passe sur la poussière et les essaims de mouches…


    Arrivé au village d'Adam, nous laissons là les femmes pour qu'elles préparent la nourriture… Pays musulman (mais sans religion officielle), le Niger même s'il reste modéré dans l'exercice de sa foi, reste marqué par la place de la femme. C'est un sujet de préoccupation constant, en particulier pour Claire… Ainsi, pour samedi, les femmes étaient aux fourneaux et n'avaient (si elles venaient assister à l'élection) qu'une place périphérique (hors du champ de vision et derrières de nombreuses rangées de têtes masculines plus ou moins confortablement installées). Nous, hommes, les avons laissé là, et sommes partis au lieu de rassemblement.


    Arrivée à 10h nous attendons plus d'une heure trente les candidats, en léger retard, tout comme les officiels (ministres, gouverneur de Tillabéry, préfet de Kollo, chef de la sécurité,… du gratin). Visiblement certains candidats ont retardé leur arrivé pour éviter les envoutements… Mysticisme quand tu nous tiens ! Entre temps, un isoloir est installé dans un endroit visible de tout le monde, en écho au grand mot du jour : la transparence. D'isoloir s'est en fait deux grandes paillasses installées en arc de cercle à l'aide de grands bâtons fichés dans le sol. Pendant tout ce temps Guillaume et moi faisons un peu figure d'attraction (pour les enfants en particulier) car peu de blancs sont présents ce jour là (nous, Claire qui nous rejoint par la suite et une suissesse mariée à… un oncle d'Adam avec sa fille – soit 5 au total). Ainsi des groupes d'enfants nous ont dévisagés près d'une demi-heure, attendant qu'on les prenne en photo et qu'on leur montre la photo prise. Grand éclats de rire à la vue de leur tête sur l'appareil. Plutôt sympa mais impression particulière que d'être dévisagé de façon si appuyée.


    Le vote est précédé par une série de discours, une prière du marabout (ici à la fois marabout dans le sens traditionnel et aussi chef spirituel musulman), la présentation à l'assemblée par le prefet de l'urne - vide. Chaque prétendant se voit remettre un bulletin de couleur et le présente aux chefs de village. Les chefs de village sont alors appelés un par un, récupèrent une enveloppe et les 9 couleurs, passent dans l'isoloir, et ressortent déposer leur bulletin dans l'urne. Pour éviter les double votes, leur chaise est déplacé de la tente sous laquelle ils sont installés à l'origine (main droite des prétendants) à l'autre bout de la cours (main gauche des prétendants). Dépouillage et proclamation du résultat. Mouvement de joie des – nombreux – supports du nouveau chef qui n'est autre que l'oncle d'Adam (6 voix pour lui sur les 14). Guillaume et moi sommes même remerciés. Pour certains villageois, la présence de blancs parmi les soutiens est signe de son importance et légitime son élection ! Griots, chantant les louanges dans un vacarme pas possible.


    Ce qui est assez marrant dans ce vote, c'est cette démocratie du visible. La nécessité de voir et faire voir que tout se passe démocratiquement, dans la transparence. On passe alors sur le fait que la veilla au soir, 5 chefs de villages se trouvaient chez un oncle d'Adam (un autre) pour manger et, surement, recevoir de menus cadeaux…


    Après nous retournons au village, féliciter le nouveau chef et manger. C'est un grand plat de riz et de ragout de mouton (que nous avons acheté sur la route) relevé par des piments et des épices. Le but du jeu est de manger main droite (surtout pas la gauche au risque de subir des moqueries et des regards en coin) en confectionnant des sortes de boulettes de riz et viande mêlé. Pas facile, d'autant que tout est plus que brulant ! Thé pour finir le repas, sorte de concentré de feuille de thé où le dosage est d'une dose de thé pour autant d'eau. En France, un thé où l'on laisse le sachet macérer longtemps est bien léger comparé à celui là. Visiblement, c'est ce concentré de théine qui est à l'origine des insomnies de Claire et Erwan en début de séjour… On rentre ensuite à Niamey, vers les 15h, après cette journée assez exceptionnelle, en ayant vu pas mal de chose, en ayant soif (pénurie d'eau dans le canton – l'eau et son traitement local c'est aussi tout un roman) et de bons coups de soleil. Et juste pour souligner le décalage, le soir réception à l'ambassade pour le 14 juillet…